23. Sciences
et philosophie en France et en Italie
entre les deux guerres
sous la direction de Jean Petitot et Luca M.
Scarantino
Textes de:
Roberto Maiocchi, Fabio
Minazzi, Paolo Parrini,
Jean Petitot,Ornella Pompeo Faracovi, Luca M. Scarantino, Antonia Soulez
Le
rationalisme italien a marqué une étape importante dans
la pensée du XXe siècle, où l’effort de
théoriser philosophiquement la portée culturelle de la
science s’accompagne à l’exigence de rationaliser la philosophie
et de parvenir à définir une "raison nouvelle" et
ouverte. La raison scientifique constitue, dans cette perspective,
l’horizon théorique où intégrer à la fois
l’analyse formelle et la dimension historique de la connaissance. Sous
des angles parfois divergents, le rationalisme italien semble
interpréter toute antithèse entre rationalisme et
historicisme comme une contradiction qui déchire la culture
contemporaine et qui doit être intégrée au sein
d’une vision plus haute. L’ouverture à la dimension historique
peut alors se réaliser sans relativiser de façon
sceptique les structures de la rationalité. Une place centrale
qu’occupent les figures de Federigo Enriques, Antonio Banfi et Giulio
Preti, qui ont laissé des traces profondes dans
l’évolution de la philosophie critique et scientifique de ce
siècle. D’autres figures comme Giovanni Vailati ou Ludovico
Geymonat ont également placé leur réflexion sous
le signe de l’intégration des différents champs du savoir
à cette perspective unitaire. Les affinités
théoriques avec les débats qui avaient lieu en France
dans les mêmes années permettent de constater comment,
à partir de traditions philosophiques différentes, une
orientation commune s’est dégagée pour la "philosophie
scientifique".
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